Examens

4 minutes de lecture

IRM pelvienne et endométriose : ce qu’il faut savoir

L’IRM pelvienne constitue un examen d’imagerie médicale essentiel pour la prise en charge de l’endométriose, une maladie gynécologique qui affecte 10% des femmes, dont le diagnostic est souvent difficile à poser et retardé ( 7 à 10 ans).

L’IRM pelvienne permet de cartographier précisément les lésions d’endométriose afin de proposer un traitement adapté au cas de chaque patiente.

Le groupe Révélis à Paris vous explique tout sur l’IRM pelvienne en cas d’endométrioser

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est caractérisée par la prolifération de cellules similaires à celles de l’endomètre (tissu qui tapisse l’intérieur de la cavité utérine) en dehors de celle- ci (ovaires, trompes de Fallope, vagin, péritoine, intestins, vessie, uretères..). Le tissu endométrial ectopique peut entraîner des lésions fibro-hémorragiques au sein de ces différents organes.

L’endométriose peut affecter pratiquement n’importe quelle partie du corps cependant les localisations pelviennes sont les plus fréquentes. Il existe trois principaux types d’endométriose pelvienne:

  • L’endométriose superficielle (ou endométriose péritonéale) se manifeste par le développement de nodules d’endométriose à la surface du péritoine
  • L’endométriose ovarienne se caractérise par la présence d’un kyste endométriosique ou endométriose au niveau de l’ovaire
  • L’endométriose pelvienne profonde se manifeste par des lésions situées en dessous du péritoine autour des parois des organes pelviens (torus, ligaments utéro-sacrés, cul-de-sac vaginal postérieur, vessie, cul de sac vésico-utérin). Des adhérences au niveau des intestins, du côlon et du rectum peuvent également survenir

Quels sont les symptômes de l’endométriose ?

Les patientes peuvent présenter des signes cliniques différents, certains cas d’endométriose peuvent être totalement asymptomatiques. Ainsi, les symptômes les plus fréquents sont :

  • Des douleurs chroniques vives : il s’agit notamment de douleurs menstruelles intenses, ressenties dans le bas de l’abdomen et du dos, appelées dysménorrhées
  • Des douleurs ressenties lors des rapports sexuels, appelées dyspareunies
  • Un flux menstruel anormal (plus de 7 jours) et/ou abondant, rencontré notamment lors d’une adénomyose: endométriose au sein de la paroi utérine)
  • Des mictions douloureuses pendant la période menstruelle.
  • Des troubles gastro-intestinaux et digestifs, tels que diarrhées, constipations et/ou nausées

Cette pathologie, particulièrement invalidante, peut entraîner des complications graves telles qu’une infertilité, une atteinte du système urinaire et un cancer des ovaires.

IRM pelvienne : un outil essentiel pour diagnostiquer l’endométriose

L’IRM du pelvis est prescrite en deuxième intention, après l’échographie pelvienne, dans le cadre d’un bilan complémentaire afin de mieux identifier les lésions d’endométriose, superficielles ou profondes. Ainsi, elle permet d’évaluer précisément la localisation et l’étendue des nodules endométriosiques.

Il s’agit d’une technique d’imagerie médicale non invasive et non irradiante, s’appuyant sur les propriétés magnétiques des tissus riches en eau, qui inter-agissent avec un champ magnétique créé par un aimant supraconducteur, permettant d’obtenir des images détaillées, en 2D et 3D, des organes internes et des tissus mous de la région pelvienne : les ovaires, les trompes, l’utérus, le vagin, la vessie, etc…

L’IRM pelvienne peut nécessiter l’injection intraveineuse d’un produit de contraste appelé gadolinium, qui permet de caractériser certaines lésions détectées.

Déroulement de l’IRM pelvienne : préparation et étapes

Les recommandations avant l’IRM pelvienne sont :

  • Un jeûne de 4 à 6h avant le début de l’IRM
  • Une préparation digestive avec un lavement rectal la veille ou quelques heures avant l’examen
  • Une vessie pleine avec une dernière vidange au moins 2 heures avant l’examen
  • Un médicament antipéristaltique pourra vous être administré, afin de limiter les artefacts liés aux mouvements intestinaux
  • Une opacification par voie vaginale et/ou rectale peut être effectuée. Cette technique appelée « balisage » a pour but d’augmenter le contraste de l’IRM et donc d’obtenir une meilleure qualité de l’image
  • Un traitement contre l’anxiété est préconisé en cas de claustrophobie
  • Une prémédication anti-allergique est nécessaire en présence d’antécédents allergiques liés au Gadolinium.

L’examen est réalisé idéalement entre le 5 ème et le 11 ème jour du cycle menstruel ( du début des règles). Il est indolore et rapide (environ 20 minutes). Tous les objets métalliques doivent être retirés avant le début de la procédure. Des prothèses métalliques doivent être signalées.
Tout retard de règles doit être signalé au manipulateur avant le début de l’examen , chez la femme non ménopausée, car pouvant être en rapport avec une grossesse débutante. Dans ce cas, un test de grossesse sanguin ou urinaire doit être réalisé avant l’examen.

La patiente est allongée sur le dos sur une table d’examen qui coulisse dans un tunnel. Un casque ou des bouchons d’oreilles sont généralement proposés afin de minimiser les désagréments sonores de l’appareil. Plusieurs séquences sont effectuées.

Les résultats sont communiqués après l’examen par un radiologue spécialisé dans le diagnostic de l’endométriose.

L’impact de l’IRM pelvienne dans la prise en charge de l’endométriose

Le diagnostic d’endométriose est complexe et l’IRM pelvienne joue un rôle crucial dans le parcours de soin de la patiente. En effet, elle est indiquée en complément de l’examen clinique et de l’échographie, afin de visualiser plus précisément la localisation et la profondeur des lésions d’endométriose.

Ainsi, l’IRM pelvienne est indispensable pour mettre en place un plan de traitement approprié et permet par conséquent d’optimiser la prise en charge médicale de l’endométriose.

Elle est également un excellent outil de suivi après traitement, à la recherche d’une éventuelle récidive.